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À la fin des années 1890, Émile Durkheim et Ferdinand Tönnies ont laissé entrevoir l’idée de réseaux sociaux dans leurs théories et leurs recherches sur les groupes sociaux. Tönnies a fait valoir que les groupes sociaux peuvent exister en tant que liens sociaux personnels et directs liant des individus partageant des valeurs et des convictions communes (“communauté”), ou des liens sociaux impersonnels, formels et instrumentaux (“société”). Durkheim a donné une explication non individualiste des faits sociaux, affirmant que les phénomènes sociaux surviennent lorsque les individus en interaction constituent une réalité qui ne peut plus être expliquée à l’aide des propriétés d’acteurs individuels.

Des développements majeurs dans le domaine sont observés dans les années 1930 par plusieurs groupes de psychologie, d’anthropologie et de mathématiques. En psychologie, dans les années 1930, Jacob L. Moreno a commencé l’enregistrement et l’analyse systématiques des interactions sociales en petits groupes, en particulier les salles de classe et les groupes de travail. En anthropologie, les travaux théoriques et ethnographiques sont à la base de la théorie des réseaux sociaux. En sociologie, les travaux de Talcott Parsons (dans les années 1930) ont ouvert la voie à une approche relationnelle de la compréhension de la structure sociale.

Dans les années 1970, un nombre croissant d’érudits ont travaillé pour combiner les différentes pistes et traditions. Un groupe était constitué du sociologue Harrison White et de ses étudiants du département des relations sociales de l’Université de Harvard. Stanley Milgram, qui développa la thèse des “six degrés de séparation”, était également au sein du département des relations sociales de Harvard à l’époque. Mark Granovetter et Barry Wellman font partie des anciens élèves de White qui ont élaboré et défendu l’analyse des réseaux sociaux.

À partir de la fin des années 1990, des sociologues, des politologues et des physiciens tels que Duncan J. Watts, Albert-László Barabási, Peter Bearman, Nicholas A. Christakis et James H. Fowler, ainsi que d’autres, ont analysé les réseaux sociaux. Les “traces numériques” et toutes les données émergentes disponibles sur les réseaux sociaux en ligne ont permis de créer de nouveaux modèles et méthodes d’analyse.

  • 1995 : Classmates est l’un des premiers réseaux sociaux qui permettent aux étudiants de rester en relation
  • 2003 : apparition de Myspace, aujourd’hui quasi disparu, et de LinkedIn (racheté depuis par Microsoft), à vocation professionnelle
  • 2004 : apparition de Facebook, d’abord réservé aux étudiants de l’université Harvard, puis ouvert au grand public en 2006
  • 2006 : apparition de Twitter, qui permet l’échange de courts messages, limités au départ à 140 puis à 280 caractères (on parle de microblogage)
  • 2009 : lancement de la messagerie instantanée WhatsApp (rachetée depuis par Facebook) qui se substitue à l’utilisation des SMS et MMS chez beaucoup d’utilisateurs
  • 2010 : arrivée d’Instagram (racheté depuis par Facebook), qui permet le partage de photos et de vidéos
  • 2011 : début de Snapchat qui permet, sur plateformes mobiles, le partage de photos et de vidéos, avec une limitation de durée
  • 2018 : on estime à 3,2 milliards le nombre d’utilisateurs actifs des réseaux sociaux.

En 2018, les réseaux sociaux utilisés en France sont états-uniens, toutefois il en existe bien d’autres : en Chine, par exemple, apparaît en 2009 l’application de microblogage Weibo avec plus de 350 millions d’utilisateurs actifs en 2018 ; en 2012 naît l’application de messagerie Weixin (développée par Tencent) qui compte en 2018 plus d’un milliard de comptes utilisateurs.

Sourcer : France Universités Numériques

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