Comprendre le fact-checking

Cet atelier veut interroger la notion d’esprit critique face à la réception d’une information. Avec Internet et les réseaux sociaux, nous avons tendance à juste recevoir les informations, à rester passifs et passives sans interroger leur crédibilité. À travers un exercice de fact checking les participant.e.s seront sensibilisé.e.s à la question des fake news et plus largement de la désinformation.

• Comprendre ce qu’est une fake news
• Avoir le réflexe de vérifier une information
• Prendre du recul sur les sources d’information

• Être à l’aise pour naviguer sur Internet
• Connaitre les réseaux sociaux

• Posts-its
• Ordinateurs ou tablettes
• Rétroprojecteur
• Connexion Internet

Face à la progression des fausses informations qui circulent sur Internet, certains médias et autres plateformes collaboratives ont décidé de créer des cellules de fact-checking. Voici quelques références à connaitre et qui seront utiles pour cet atelier.

Les Décodeurs du journal Le Monde

Les Révélateurs de France Tv

Checknews de Libération

Fact-check.org (en anglais)

Les Observateurs de France 24

Les Vérificateurs de TF1

Factuel de l’AFP

Grâce à cette activité les participant.e.s vont découvrir ce que sont les fake news, comment les repérer, et surtout comment fact-cheker, c’est-à-dire vérifier si une information est vraie ou fausse.

Conseil médiation :

Nous vous conseillons de bien regarder l’ensemble des sources mises à disposition pour les maîtriser. Si possible, enregistrez-les dans vos favoris. Vous pouvez même afficher directement ces sources avec un rétro-projecteur.

Demander aux participant.e.s si selon eux, les informations suivantes sont vraies ou fausses. Les noter sur des posts-its, et les répartir en deux colonnes : vrai et faux.

1. En Allemagne, le cannabis est légal pour un usage récréatif depuis 2023 (faux)
2. JO 2024 : 25 triathlètes ont eu besoin de soin après leur passage dans la Seine (faux…mais cette fausse information a même été relayée par au moins une députée avant démenti)
3. Snapchat récupère vos photos (vrai)
4. Le logo Darty est inspiré du drapeau nazi (faux)
5. Il est possible de marquer des paniers 4 points au basket (vrai, aux Philippines !)
6. En Chine, il était interdit d’avoir plus d’un enfant avant 2015 (vrai)

=⇒ Il peut y en avoir plus que 6 !

Il ne faut pas hésiter à choisir des informations selon l’actualité, et à changer une information pour la rendre fausse. L’exemple 1 par exemple est vrai…à une année près ! Le cannabis a été légalisé en Allemagne le 1er avril 2024.

Les participant.es vont bientôt devoir vérifier ces informations. A priori, ce sont des informations facilement vérifiables en tapant le sujet sur un moteur de recherches. Avant cela, revoyer les bases !

Expliquer ce qu’est le fact-checking : il s’agit de la vérification des informations. A travers plusieurs moyens, il s’agit de prendre une information et de voir si elle est véridique ou non.

• Demander : pourquoi les journalistes ont commencé à fact-checker les faits ?
• Réponse : pour vérifier ce que disaient les politiques, surtout en période d’élections. La fiche Fakenews et autres manipulations de l'information peut vous inspirer pour expliquer et donner des exemples.
• Demander : pourquoi cette méthode s’est développée ?
• Réponse : avec Internet, puis en plus avec les réseaux sociaux, on peut faire circuler une information très facilement. Mais comment savoir si elle est vraie ou fausse ?

Expliquer que la diffusion de fausses informations est telle que des journaux ont créé des services dédiés à la vérification d’informations, de rumeurs qui circulent.

Présenter alors les références en termes de fact-checking, que vous avez vous-mêmes (re)découvert plus haut. Par exemple :

• Les Décodeurs du journal Le Monde
• Les Observateurs de France24
• Checknews de Libération
• Fact-check.org (en anglais)
• Les Vérificateurs de TF1
• Les Révélateurs de France Tv
• Factuel de l’AFP

Explorer avec les participant.e.s un exemple pour chaque site.

Demandez aux participant.e.s de s’installer sur des ordinateurs par groupe de deux ou trois. Ielles vont devoir vérifier les informations du précédent exercice, et si elles sont fausses, ielles devront les corriger. Les participant.e.s doivent noter les sources sur lesquelles ou grâce auxquelles ielles ont trouvé l’information.

Demander de justifier la fiabilité de leur information. Voici quelques éléments qu’ielles auraient dû regarder. Discuter avec eux du fait qu’ielles ont vérifié ces informations ou pas.

• Sur un site Internet/dans un média : vérifier la fiabilité en regardant quel est ce site (aller dans « A propos » notamment), vérifier la date de publication de la page, vérifier si ce site a posté des informations de ce genre auparavant. Y a-t-il des liens vers d’autres contenus ? Y a-t-il des chiffres et sur quoi s’appuient-ils ? Est-ce un article recopié ? Prendre un extrait et coller le dans Google pour savoir s’il existe ailleurs.
• Une déclaration personnelle (sur les réseaux sociaux par exemple) : qui est l’auteur.e de cette information, quelle légitimité a-t-ielle, que fait-ielle dans la vie, est-ielle reconnu par ses pairs, a-t-ielle déjà pris la parole sur ce genre de sujet auparavant ? Faire des recherches sur cette personne, en allant jusque dans des sites type Viadeo, LinkedIn.

Chaque groupe pourra présenter le fruit de ses recherches.

Vous êtes en mode « rédaction » comme dans les Décodeurs ! Répartir de nouveau les participant.e.s par équipes. Tou.te.s ensemble, ielles vont devoir déterminer les informations à vérifier. Puis, ielles vérifieront les informations. A la fin, croiser les sources qu’ielles ont utilisées.

Pour cet exercice, il est conseillé d’imprimer les déclarations au préalable.

Attention, ceci n’est qu’une proposition d’exemple. S’adapter au niveau des participant.e.s, en réduisant la durée de cet exercice et donc le nombre de déclarations si besoin.

Montrez un exemple. En 2021, Gérald Darmanin avançait au micro de France Info beaucoup de chiffres sur les revenus des dealers. Avançant le chiffre de 100 000 euros par jour, il parait bien loin des estimations de l’Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT). Si vous avez le temps, projetez la vidéo et décortiquez les informations présentées par 20 Minutes. Source : Cannabis : Sur les revenus des dealers, Gérald Darmanin pris en flagrant délit d'exagération

Voici les déclarations.

« Le débat n’est pas de savoir si fumer est une faute grave ou très grave, mais d’innover pour sortir de l’impasse sanitaire et de sécurité publique. L’approche sécuritaire a échoué. La France a le record européen de conso pour les moins de 16 ans ! » (22 janvier 2018)
Source : https://twitter.com/EricPiolle/status/955325012499578881

1. Fumer est une faute grave ou très grave. La simple consommation est-elle réellement punie par la loi ?
2. La France a le record européen de conso pour les moins de 16 ans.

1. Officiellement oui (la nouvelle législation proposée ne revient pas sur la loi de 1970) :

• Voilà ce que dit la loi pour la consommation « L’usage illicite de l’une des substances ou plantes classées comme stupéfiants est puni d’un an d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende » Source : Legifrance.
• Pour la détention, les peines peuvent aller jusqu’à 7,5 millions d’euros, et dix ans d’emprisonnement
• pour la production ou la fabrication de stupéfiants, les peines encourues sont de 20 ans (30 ans en cas de commission en bande organisée) de prison ferme.

2. Au moment de cette déclartion, c’est vrai ! Mais depuis, la France est 2e, derrière la Tchéquie, mais restait bien au-dessus de la moyenne européenne, selon l’observatoire français des drogues et tendances addictives.

Source : Observatoire français des drogues et tendances addictives - Drogues et addictions, chiffres-clés.

Dans un entretien au Figaro en avril 2021, Emmanuel Macron a enterré tout projet de dépénalisation du cannabis en France et a assuré que le consommation de cannabis entraine la consommation d’autres drogues dites dures.

Citation : “Dire que le haschisch est innocent est plus qu’un mensonge, poursuit-il. Sur le plan cognitif, les effets sont désastreux. Combien de jeunes, parce qu’ils commencent à fumer au collège, sortent totalement du système scolaire et gâchent leurs chances ? Et je ne parle même pas des effets de glissements vers des drogues plus dures.”

Source : Cannabis récréatif : Emmanuel Macron enterre tout projet de légalisation, France24

Le cannabis entraine-t-il vers la consommation de drogues dures telles que le cannabis ? (Indice : cette théorie a un nom, la téorie de l’escalade).

La théorie de l’escalade selon laquelle la consommation de cannabis invite à la consommation d’autres drogues dont le cannabis et l’heroïne a été largement relayée pendant des dizaines d’années. Or, aujourd’hui, cette théorie n’a toujours pas été prouvés. Ainsi, les scientifiques l’ont définitivement abandonnée.

Aller chercher dans les études ces informations, ou auprès d’autres sources officielles, par exemple le rapport de la fédération française d’addictologie datant de janvier 2021 : La loi de 1970 sur les stupéfiants : 70 ans de répression, ou pas.

• Fédération française d’addictologie
• des médecins qui ont travaillé sur le sujet (ex : Nicolas Authier)
• l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), etc.

Pour que leurs recherches soient la prochaine fois plus efficaces, compléter cet atelier avec Connaître et utiliser les moteurs de recherche Fake news et autres manipulations de l’information